Je relis les livres de mon enfance [PARTIE 1]

De toutes les périodes de l’année, celle que je supporte le moins, c’est l’automne et plus particulièrement le mois de novembre. Entre les journées raccourcies, le froid et les feuilles mortes, le moral retombe facilement à zéro. Mais grâce à la vidéo réalisée par Audrey, de la chaîne Le Souffle des Mots, je me suis moi aussi décidée à me replonger dans les livres de mon enfance pour y trouver un certain réconfort et patienter avant l’euphorie du mois de Décembre. Ayant dévoré énormément de livres depuis l’école primaire, je ne pouvais pas citer et lire tous ceux qui m’ont marquées. J’ai donc limité ma sélection à ceux qui se trouvaient encore dans ma bibliothèque et qui ont vraiment eu une importance pour moi à un moment donné dans ma vie ou mon rapport à la littérature. Afin de rendre cet article plus digeste (parce que j’adore écrire autant que parler 😂), j’ai décidé de le couper en deux parties. La première partie présentera donc les 3 premiers livres.


Voici la liste des livres que j’ai relu durant ce mois de novembre :

  • Little Lou, de Jean Claverie
  • Le secret de grand-père, de Michael Morpurgo
  • L’enfant océan, de Jean-Claude Mourlevat
  • Les colombes du Roi-Soleil, de Anne-Marie Desplat-Duc
  • Coups de théâtre, de Christian Grenier
  • Les chroniques des temps obscurs, de Michelle Paver


Little Lou – Jean Claverie

J’ai découvert ce petit livre par hasard dans une librairie, durant des vacances en famille. J’allais entrer en CE2 et je commençais à lire pas mal de petits romans. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir à la rentrée scolaire que cette histoire figurait dans les livres qui seraient étudiés dans l’année… J’étais vraiment ravie de le relire pour l’école parce que j’avais adoré ! C’est d’autant plus amusant que 2 ans plus tard, en classe de CM2, j’ai eu la chance de rencontrer Jean Claverie et Azouz Begag pour la sortie de leur album jeunesse : Le théorème de Mamadou (livre que je ne parviens toujours pas à retrouver chez mes parents alors qu’il contient un dessin et une signature des auteurs 😭).

Little Lou, c’est un bel hommage au Jazz et la communauté afro-américaine des années 1920-1930. Une histoire touchante et accompagnée de superbes illustrations. A la relecture, je me suis aperçue que je me souvenais vraiment de chaque illustration et parfois même de certains détails. J’ai bien aimé la variété des formats utilisés dans le livre. On passe d’illustrations pleines pages et de passages narratifs, à des cases de bd qui viennent rythmer l’action principale de l’histoire. C’est vraiment bien amené et un bon moyen d’entraîner de jeunes lecteurs, rencontrant parfois des difficultés face à la lecture, notamment de longs paragraphes.

Pour les amateurs, d’autres albums racontant les aventures de ce petit garçon ont suivi : Little Lou, la route du Sud et Little Lou à Paris. En tout cas, je compte bien me procurer les 3 histoires en format album pour mon fils, et lui faire découvrir les talents de conteur et d’illustrateur de Jean Claverie !


Le secret de grand-père – Michael Morpurgo

Dans mes souvenirs, j’avais choisi ce roman car le titre et le résumé m’interpelaient. Je me rappelle surtout que je l’avais lu en pensant à mon grand-père avec qui je partageais la passion des livres. Et c’est toujours à lui que je pense dès que je range ma bibliothèque et que je tombe sur ce titre. Il est édité dans la même collection que Little Lou (Folio Cadet), j’aimais beaucoup cette collection car il n’y avait pas beaucoup d’éditions qui proposaient des petits formats comme ceux-ci à l’époque. Aujourd’hui on trouve vraiment de superbes collections pour tous les niveaux (Castor romans, Mes premiers romans Larousse, Rageot 6-8 ans, etc.) et même à destination des personnes dyslexiques (Nathan Dyscool), c’est vraiment top !

C’est drôle car si je garde un souvenir émouvant et nostalgique de ce livre, je ne me rappelais pas toute l’histoire. Juste de ce petit garçon qui parle de son grand-père avec beaucoup de tendresse et d’admiration. C’est donc avec envie et sans savoir à quoi m’attendre que j’ai replongé dans ce roman et je dois avouer que j’ai passé un bon moment. En relisant et redécouvrant les illustrations quelques scènes me sont vites revenues mais je dois avouer que je ne me souvenais plus du tout de la dernière partie où le garçon lit la lettre de son grand-père. Ce roman aborde les thématiques de l’analphabétisme, de la guerre et du monde paysan. En quelques pages et avec un vocabulaire adapté aux enfants, Michael Morpurgo a su partager une parenthèse de vie tendre et émouvante entre un grand-père et son petit-fils. Relire ce livre m’a donné envie de découvrir d’autres titres de l’auteur tel que Le royaume de Kensuké (qui se trouve d’ailleurs dans ma pile à lire).


L’enfant Océan – Jean-Claude Mourlevat

Voici un livre particulier de cette sélection car je ne l’ai pas lu directement. En effet, ma maîtresse de CM2 nous faisait quotidiennement des temps de lecture. Grâce à elle, j’ai notamment découvert Sacrées Sorcières, de Roald Dahl et Les douze pendules de Théodule, d’Alfred Hitchcock. D’ailleurs ce dernier m’est revenu en écrivant cet article et je n’avais même pas réalisé qu’il s’agissait d’un roman d’Hitchcock (comme quoi 🤣). Lors d’une énième balade à la librairie, je suis retombée sur ce roman de Jean-Claude Mourlevat et je dois avouer que, m’ayant pas mal marqué, il m’arrivait souvent d’y penser. Je me souviens de ces frères qui quittent leur foyer et surtout de cette fin qui m’a hanté pendant de longs mois tellement je ne m’y attendais pas. J’ai donc fait le choix de le relire pour me replonger dans l’histoire et chasser mes souvenirs confus.

Dès les premières pages de lecture, les personnages et le style de narration me sont vites revenus. J’ai vraiment apprécié le fait que l’on avance dans l’histoire à partir du point de vue de différents personnages (témoins ou acteurs des aventures des enfants Doutreleaux). Chaque chapitre est vraiment raconté dans le style et à l’image des personnages que ce soit dans la manière de s’exprimer, décrire les choses, la longueur du chapitre qui varie selon si la personne n’est pas un grand bavard ou aime décrire les paysages. J’ai aussi apprécié qu’une même scène soit racontée de deux voire trois points de vue différents, ce qui permet aussi de se rendre compte des quiproquos et vécus de chacun. Au-delà du style de narration, j’ai été bluffée par le faite que Jean-Claude Mourlevat parvienne à transmettre beaucoup d’émotions et d’informations sur un personnage qu’on ne croise que quelques pages.

A travers ce roman, il a su aborder plusieurs thématiques (parfois mentionnées quelques lignes) que je n’avais pas toutes saisies étant enfant et qui sont pourtant fortes : la maltraitance infantile, la précarité financière et sociale, l’infertilité, la différence, le handicap, l’entraide. Bref vous l’aurez compris j’ai vraiment pris plaisir à redécouvrir ce roman qui m’a vraiment marqué une fois de plus. C’était troublant de voir ce contraste entre la vision des enfants qui tentent de (sur)vivre et celle des adultes souvent passifs ou complètement dépassés par les évènements. C’est surtout la fin de l’histoire qui m’a le plus surprise car je me suis aperçue que depuis des années j’étais restée sur une fin que j’avais interprétée à partir d’une action qui se déroule dans l’un des derniers chapitres et que l’on nous instille tout au long du roman alors qu’en réalité elle était tout autre. On peut donc dire que ce fut plus une découverte qu’une relecture pour moi et que je ne regrette pas une seconde de l’avoir racheté. Je compte d’ailleurs me procurer les autres romans de Mourlevat qui ont été réédités dans la collection « Trésor de lecture » chez PKJ (La rivière à l’envers, La balafre ou encore A comme voleur).



Je vais donc m’arrêter là pour cette première partie. J’ai vraiment apprécié redécouvrir ces petits romans qui ont marqué mon enfance et m’ont permis de découvrir différents styles d’histoire, de narration qui m’ont donné envie de lire davantage. Ce sont vraiment des lectures que je recommanderais volontiers à des élèves de primaire qui ont peur de lire de « gros » livres.
Avez-vous déjà lu un de ces romans ? Qu’en avez-vous pensé ?

Je vous donne donc rendez-vous le mercredi 8 décembre pour découvrir la deuxième partie de cet article.
En attendant, bonne lecture !


Un grand merci à Orianescolours pour l’image d’illustration de cet article !

2 commentaires sur « Je relis les livres de mon enfance [PARTIE 1] »

    1. Merci à vous d’avoir marqué mon parcours de jeune lectrice. J’espère que je retrouverais mon exemplaire du Théorème de Mamadou parce que j’avais également beaucoup aimé cette histoire et vos illustrations pleines de douceur.

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